Strida, vélotaf pour navetteur
Le Strida est un vélo pliant particulièrement efficace en complément d'un train, métro, tram ou bus. Il n'est pas particulièrement rapide mais il est incroyablement efficace pour embarquer en quelques instants dans un train sur le départ ou pour pédaler presque dès l'entrée en gare.
Depuis bientôt 6 ans, je navette en train et en Strida. Le Strida est un vélo pliant ultra-rapide à plier/déplier et propre, ce qui le rend particulièrement efficace en complément d'un train, métro, tram ou bus.
Le gain de temps et de confort induits par la multimodalité est vraiment ce qui m'a séduit dans ce vélo. Le Strida n'est pas particulièrement rapide, il est plutôt mal adapté à de longs trajets, mais contrairement à d'autres vélos pliants, il est incroyablement efficace pour embarquer en quelques instants dans un train sur le départ ou pour pédaler presque dès l'entrée en gare.
Au quotidien, quand je ne télétravaille pas, je parcours les 3kms qui sépare la gare du bureau. Il y a bien un tram et un bus sur le même parcours mais les correspondances avec le train sont mauvaises. Le Strida me fait gagner beaucoup de temps sur ce petit segment de trajet. Ensuite je me laisse conduire, confortablement installé un livre à la main.
Quand je m'aventure dans d'autres chemins, je n'hésite pas à multiplier les transports. Il n'est pas rare de faire : Strida, bus, Strida, métro, Strida. Le principe d'un trajet en Strida n'est pas d'être le plus rapide sur un segment donné mais bien sur l'ensemble du trajet.
La forme triangulaire du Strida est unique, puisqu'il n'y a qu'une seule attache à défaire pour que la barre inférieure se replie sur les côtés du triangle. Il est tout à fait réaliste de sauter en bas du Strida et de le replier tout en marchant. Pas de problème pour monter dans un bus ou un tram avant que le chauffeur ne s'impatiente.
Le vélo se plie comme une poussette d'enfant, c'est à dire en longueur, ce qui lui confère deux avantages et un inconvénient.
Premier avantage, les roues peuvent toujours tourner lorsque le vélo est plié. Contrairement à la plupart des vélos pliants, on porte rarement son Strida, on le pousse et la taille des roues est idéale pour descendre d'un trottoir ou passer sur des pavés.
Deuxième avantage, la forme, fine et en longueur, permet de serrer le vélo contre soi dans les escalateurs ou dans un métro bondé.
Revers de la médaille, la longueur d'un peu plus d'un mètre le rend parfois difficile à ranger.
Ce vélo n'a pas de chaîne mais une courroie en kevlar qui ne demande aucun entretien, même après quelques années d'utilisation. En particulier, elle ne doit pas être graissée, ce qui évite le risque de tâches sur les vêtements.
En parlant de vêtements, on me pose souvent la question : et que fais-tu quand il pleut ? Et bien je mets un vêtement imperméable, tout simplement.
Comme un vélo hollandais, le guidon est haut pour une posture droite qui n'est pas la plus adaptée à la vitesse mais est idéale en ville. Le dos droit, on voit loin, le cou et le dos ne souffrent pas. L'empattement court permet au vélo de tourner vite pour éviter les obstacles. Les freins à disque, avant et arrière, sont un gage de sécurité.
Il existe une version avec 3 vitesses dans le pédalier donc un peu plus sportive mais je ne l'ai pas essayée. Même avec une seule vitesse, je monte les côtes sur ma route sans difficulté.
Ce qui m'amène au gros problème quand on achète un Strida. Malgré toutes les qualités du vélo, il y a très peu de revendeurs et les pièces détachées ne sont pas toujours disponibles rapidement. Après quelques années, le seul revendeur et importateur belge s'est tourné vers le Brompton, un vélo plus populaire et disponible en version électrique.
Aujourd'hui, en Belgique, Strida est uniquement vendu en ligne depuis le Pays-Bas. Une boutique française existe à Paris.
Le vélo demande peu d'entretien mais, comme je m'en sers souvent, et que le train bouscule beaucoup j'ai eu de la casse au fil des ans : une pédale, une courroie, un roue libre et une rotule de pliage. Sans compter quelques crevaisons et l'entretien des freins.
Je répare les crevaisons et, périodiquement, je règle les freins. La fourche asymétrique facilite l'accès aux roues et les réparations. Pour les réparations plus compliquées, je déposais le vélo auprès du revendeur. Il me prêtait un vélo de remplacement.
C'est devenu plus difficile. En cas de casse, il faut commander la pièce, trouver un peu de temps pour réparer et il peut facilement s'écouler une ou deux semaines durant lesquelles le vélo est immobilisé. Pas pratique.
Après 6 ans de bons et loyaux services, j'en ai conclu que mon premier Strida pouvait devenir un vélo de secours. La semaine dernière j'ai donc commandé et reçu un deuxième Strida. Comme le premier, c'est un modèle une vitesse mais j'ai opté pour des roues plus larges, de 18 pouces (modèle SX).
Par sécurité j'ai constitué le petit stock de pièces d'usure suggéré sur le forum Strida : des chambres à air, des pneus, une courroie, un roue libre et une rotule.
Pour être franc, j'ai hésité avec un Brompton. Pas pour les qualités intrinsèques du vélo, mais pour profiter du service d'un revendeur pour l'entretien et les réparations. Hélas le revendeur local n'avait pas le modèle désiré. Il va me rappeler. Quelques semaines plus tard, j'attends toujours. Bonne nouvelle, il m'a aider à rester en Strida.
Autre bonne nouvelle, après avoir déballé mon deuxième Strida, j'ai remplacé la rotule du premier. Comme je ne suis pas très bricoleur, j'étais inquiet par ce qui me paraissait une grosse intervention. Et j'avais tort, avec quelques outils, c'est vraiment très simple. Un bon départ donc, comme souvent en Strida, pour les entretiens sans revendeur.